Jazzmen
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Jazz et Littérature

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Message  sisyphe Mar 20 Juil - 18:43

http://a6.idata.over-blog.com/500x705/0/37/14/43/couvertures-de-bd/Piscine-Molitor-Cailleaux-Bourhis.jpg

La critique [evene]
par Mikaël Demets

Ouvrage ambitieux, 'Piscine Molitor' tente de revenir sur la vie échevelée de l'infatigable Boris Vian, écrivain, musicien, peintre, traducteur, chanteur, poète, journaliste… Un défi difficile en seulement 72 pages, dont Hervé Bourhis se tire avec talent. Certes, mieux vaut avoir bien en tête la vie de l'auteur du 'Déserteur' avant de se lancer dans cet album, sans quoi certains épisodes, certains clins d'oeil risquent d'être incompris. Un défaut inhérent à la structure du récit, qui tente, à la manière dont - paraît-il - on voit défiler sa vie avant de mourir, de revenir sur la vie de Vian en accolant les flash-back. Accumulation de petits moments, d'épisodes plus ou moins légendaires, 'Piscine Molitor' n'est pas une biographie. A l'exhaustivité, le scénariste a préféré un foisonnement de pastilles colorées qui, mises bout à bout, forment un portrait assez précis de ce fan de jazz au coeur fragile. Le trait distingué de Christian Cailleaux colle à la perfection à l'atmosphère de l'album, et le soin qu'il porte aux couleurs, toujours en adéquation avec l'humeur de son personnage, concourt à la montée en puissance d'une tension palpable. Alors que l'épée de Damoclès de cette insuffisance cardiaque paraît de plus en plus menaçante, le récit se teinte d'une amertume lancinante, si subtilement amenée qu'elle n'épargne pas le lecteur. Une bande dessinée audacieuse et bien pensée, qui rend un juste hommage au papillonnant Boris Vian.

"Cette histoire est totalement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre." Boris Vian

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sisyphe

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Message  sisyphe Dim 25 Juil - 13:00



"Les muses parlent" Truman Capote
http://ecx.images-amazon.com/images/I/41T0620876L._SL500_AA300_.jpg

En 1955, en pleine guerre froide, une troupe de chanteurs noirs va de Berlin à Leningrad pour y jouer le fameux opéra de George Gershwin, Porgy and Bess. Truman Capote suit la tournée comme correspondant du New Yorker et tient une chronique précise et pleine de malice des aventures - et mésaventures - de la troupe dans la Russie soviétique : voyage en train spécial, accueil par les officiels russes qui ignoraient que les chanteurs étaient noirs, description des grands magasins, balades en bus, jusqu'au soir de la générale... Malgré une impartialité affichée, Truman Capote excelle à rendre les situations, les personnages et les dialogues dans un style vivant et poétique et nous offre un grand moment de littérature

http://www.deezer.com/listen-3053605
http://www.deezer.com/listen-3991147

« Porgy and Bess est un opéra en deux actes : un mendiant infirme, Porgy, tombe amoureux d’une prostituée de Charleston nommée Bess ; hélas, cette jeune femme, désaxée, subit l ‘ascendant néfaste de deux autres messieurs. L’un, Sportin’Life, diabolique trafiquant de drogue, a entraîné Bess à s’adonner aux stupéfiants ; l’autre Crown, séduisant et athlétique repris de justice, la tient par les sens. Porgy se débarrasse de Crown en le tuant. On l’envoie en prison, et Bess, pour se consoler de tous ses malheurs s’abandonne complètement à son vice. Sportin’Life la convainc d’oublier Porgy et de filer avec lui à New-York :
-Notre place est là-bas, gosseline ! chante-t-il tandis qu’ils s’en vont vers les lumières fascinantes de Harlem.

Dans la dernière scène, on voit Porgy, acquitté du meutre de Crown, partir pour le Nord dans une charrette tirée par une chèvre. Il est convaincu, et le spectateur avec lui, qu’il retrouvera Bess et la ramènera au pays. » Extrait des pages 172 et 173 du livre de Capote

"L'œuvre de Gershwin a inspiré de nombreux jazzmen. Miles Davis, sous la direction de Gil Evans, publie sa version de Porgy & Bess en juillet 1958. La même année, Louis Armstrong et Ella Fitzgerald enregistrent pour Verve ce même opéra. Plus tard, d'autres artistes tels qu'Oscar Peterson, Chet Baker, Keith Jarrett, Herbie Hancock et Joe Pass (1976) donneront leur version de l'opéra." Voir wiki



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Message  Pascalou Dim 25 Juil - 21:35

http://mysterejazz.over-blog.com/
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https://jazzmen.forumactif.org

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Message  sisyphe Mer 28 Juil - 18:55

"Une soudaine envie de jouer m'a poussé cet après-midi au casino. J'aime cette bâtisse blanche toute neuve, et après tout sans prétentions, je l'aime pour ses abords silencieux, le bois de pins sans oiseaux qui le précède et l'entoure, - je ne déteste pas l'isolement dans un décor un peu triste, des lieux de plaisir. Des plages de corail désolées, la solitude d'une forêt noire, - l'isolement à faire sauter le coeur d'une station de chemin de fer dans la taïga, voilà les images que je lève sans cesse dés que je me laisse aller à la dangereuses puissance de ces solos de saxophone ou de trompette bouchée dont le jazz d'ici-l'orgueil du casino de G. - est prodigue.
(...)
J'étais presque seul à la terrasse vide devant l'animation de la plage quand le mer est haute vers cinq heures. L-orchestre jouait Stormy weather et je me suis senti soudain un incroyable vague à l'âme."

Quel est donc l'auteur de ces lignes? et de quel ouvrage sont-elles extraites?

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Message  sisyphe Jeu 29 Juil - 16:29




Léna Horne l'interprète de " Stormy Weather" dans le film éponyme, un film des années 40, "Symphonie magique" en français.
https://www.youtube.com/watch?v=QCG3kJtQBKo

Beaucoup d'autres interprétations: Dinah Washington, Art Tatum, Billie Holiday, Cab Calloway, Django Reinhardt, Quincy Jones, Ella Fitzgerald... Frank Sinatra...

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Message  sisyphe Sam 31 Juil - 8:31

"Stormy Weather" suite.
Le texte (roman, récit...) a été écrit en 1942 alors que le prologue l'a été en 1940 et le livre est paru en 1945. C'est le second livre de l'auteur qui a alors 35 ans. Dans l'ensemble de son oeuvre les références au jazz sont rarissimes, elles peuvent se compter sur les doigts d'une seule main voire d'un seul doigt.

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Message  sisyphe Sam 31 Juil - 16:44

Françoise Sagan, extrait de « Bonjour New-York », texte écrit en 1956 pour le magazine « Elle » et repris récemment aux éditions de « L’Herne » avec un avant-propos de Denis Westhoff.

« … Harlem la nuit c’est la musique et le goût de vivre. Les trompettes déchaînent la frénésie, la grâce de mille corps au « Savoy ball room » ou le doux balancement d’un dos, d’une nuque frappée de mélancolie, cette sourde et déchirante mélancolie du jazz devant le pianiste si seul. Cinq hommes jouent avec le plus complet ensemble la musique de la solitude, du temps qui passe et que marquent en haletant derrière, les grosses caisses de l’orchestre.
Puis la clarinette se dresse comme un serpent des autres reptiles de l’orchestre et comme un serpent vous empoisonne le sang, le cœur, jusqu’à ce que la tête vous tourne de tristesse. Profils perdus perdus et soumis à cette double plainte, nuits étirée de Harlem, comment vous oublier jamais… »

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Message  sisyphe Jeu 5 Aoû - 13:01

"Stormy Weather" suite

Réponse: Julien Gracq dans " Un Beau Ténébreux" aux éditions José Corti ou dans la Pléiade.
Lire l'avant propos " J'évoque, dans ces journées glissantes, fuyantes, de l'arrière-automne, avec une prédilection particulière, les avenues de cette petite plage, dans le déclin de la saison soudain singulièrement envahies par le silence..."

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Message  sisyphe Lun 16 Aoû - 14:24

https://www.youtube.com/watch?v=0KQCtE2t1kM

« Dean et moi allâmes voir Shearing au « Birdland » au cours de ce long week-end délirant. L’endroit était vide, nous étions les premiers clients, il n’était que dix heures. Shearing apparut, aveugle, mené par la main jusqu’au clavier. C’était un Anglais d’aspect distingué, un col blanc, empesé, assez costaud, blond, d’une grâce très nuit d’été britannique qui perça dés les premières mesures d’une douceur ondoyante qu’il joua tandis que le contrebassiste s’inclinait respectueusement vers lui et pinçait la cadence. Le batteur, Denzil Best, était assis, immobile, à part ses poignets qui claquaient les balais. Et Shearing commença à se balancer- un sourire apparut sur son visage extatique- à se balancer sur le tabouret de piano, d’arrière en avant, lentement d’abord, puis le rythme s’accéléra et il se mit à se balancer rapidement, le pied gauche bondissant avec la batterie, à balancer son cou avec mille contorsions, couchant son visage jusque sur les touches, rejetant ses cheveux en arrière, ses cheveux dépeignés maintenant, et commença à transpirer. La musique s’emballa. Le contrebassiste faisait le dos rond et dérouillait son instrument de plus en plus vite, il semblait que ce fût de plus en plus vite, pas autre chose. Shearing commença à plaquer des accords ; c’était un déluge somptueux et majestueux qui déferlait du piano, on aurait dit que l’homme n’avait plus le temps de les mettre en ordre. Ils déferlaient sans relâche comme un océan. Les types lui gueulaient : « Go ! » Dean était en nage ; la sueur dégouttait de son col. « Le voilà, c’est lui ! Ce vieux Dieu ! Ce vieux Dieu Shearing ! Oui ! Oui ! Oui ! » Et Shearing savait qu’il avait ce dingue derrière lui, il pouvait entendre le moindre des hoquets et des imprécations de Dean, il pouvait le deviner bien qu’il ne pût le voir…. »
"Jack Kerouac " Sur la route" page 197 de l'édition Folio. Mais si vous avez à choisir l'edition choisit plutôt la dernièez celle du rouleau originale.

http://www.mollat.com/cache/Couvertures/9782070121830.jpg

« … Vent soufflant du lac Michigan, be-bop au Loop, longues marches du côté de South Halsted et de North Clark, longues promenades après minuit dans la jungle des bas quartiers où me suivit une bagnole de flics en maraude qui me trouvèrent l’air louche. A cette époque en, en 1947, le be-bop déferlait comme un vent de folie sur toute l’Amérique. Au Loop, les gars se donnaient du mal, mais d’un air languissant, parce que le bop en était d’une certaine façon à sa période intermédiaire, entre le style Charlie Parker Ornithology et celui de Miles Davis. Et, pendant que j’étais assis à écouter ce chant de la nuit que le bop est devenu pour nous tous, je pensais à tous mes amis qui, d’un bout à l’autre du pays, étaient tous vraiment dans l’arrière-cour, aussi délirants et frénétiques. Puis, pour la première fois de ma vie, l’après midi suivant, j’entrai dans l’Ouest… » page 25


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Message  sisyphe Jeu 9 Sep - 17:42

Boris VIAN dans la Pléiade!
C'est officiel, la prestigieuse collection de Gallimard imprimée sur papier livre, dans un format qui sent bon le cuir et qui brille dans la bibliothèque de ses filets d'or fin va accueillir Boris VIAN. La date annoncée est décembre 2010, pour les deux volumes qui devraient paraître simultanément.

Les deux volumes rassembleront l'intégralité des romans, les poèmes et quelques chroniques de l'auteur. Ironie de l'histoire, Les amours de Colin et Chloé, parues en 1947, avaient été vendues à près de 2000 exemplaires sur une période de 10 ans. L'éditeur - Gaston Gallimard! - avait revendu les droits d'auteur et l'auteur avait alors poursuivi sa route chez 10/18. Plus de 60 ans après, c'est Gallimard qui publiera l'intégralité de l'œuvre...

Le dernier bulletin Gallimard annonce la sortie des deux tomes des "Oeuvres romanesques complètes" de Boris Vian pour le mois d'Octobre. Pour que vive la trompinette... sur papier bible.

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Message  sisyphe Jeu 16 Sep - 15:18

Lu des extraits du livre de souvenirs de Jean-Pierre Marielle "Le Grand N'importe Quoi" dans le Nouvel Obs de cette semaine:
"Holiday (Billie):
Ma Reine. Elle incarne, en deux notes et un souffle, tout ce qui me touche dans l'art: la nudité de l'émotion, qu'aucune afféterie n'habille pour la rendre présentable. Il serait obscène d'en dire plus."

Et en paralnt d'Alain Corneau avec qui il tourna " Tous les matins du monde" :
"...On se croisait de temps en temps à des concerts de jazz, et je ne peux qu'accorder ma confiance à un cinéaste qui va écouter Ornette Coleman au lieu d'écumer les dîners mondains."

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Message  sisyphe Jeu 4 Nov - 18:24

Dans le dernier Henning Mankell "L'homme inquiet" Kurt Wallander qui vient de déménager donc d'aménager trouve un carton contenant sa collection de 33 tours qu'il écoutait autrefois, dans sa prime adolescence: Mahalia Jackson et "Go down Moses", John Coltrane et les quatre premiers albums des "Spotnicks" ( sic) sont du lot... à la page 374

http://www.deezer.com/listen-897280
http://www.deezer.com/listen-5855579

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Message  sisyphe Dim 14 Nov - 19:43

Jean- Patrick Manchette « La Position du tireur couché ». Un roman de 1982

« Qu’est-ce que tu penses de la position de Régis Debray sur les médias et les intellectuels ? demanda Félix en observant Terrier avec méchanceté. Et qu’est-ce que tu penses du nouveau polar français ? Et est-ce que tu penses que le jazz peut encore progresser ? Moi personnellement j’ai des doutes quand je vois Shepp revenir pratiquement au bebop si ce n’est à Ben Webster, ou quand je vois un mec comme Anthony Braxton se réclamer de Lee Konitz, ou quand je vois à quoi aboutissent les mecs qui semblaient prometteurs, comme Marion Brown ou plus près de nous Chico Freeman. Entre le néant et le chagrin, j’aime mieux le lard, comme disent les Auvergnats. Non, sérieusement, les uns c’est la frivolité, les autres c’est l’ennui, je dis merde. En me rendant bien compte que ce sont les aspects d’une même crise. T’es pas d’accord ? »

Pages 71 et 72 de l’édition de la « Série Noire ». On trouve également ce polar en "Carré Noir (n° 582) ou plus facilement en "Folio police" au numéro 4... et depuis quelques jours chez Futuropolis dans une remarquable BD dessinée par Tardi.

http://www.decitre.fr/gi/79/9782754803779FS.gif



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Message  sisyphe Mar 16 Nov - 12:54

Ce n'est pas un roman de 1982 mais de la fin 1981, "dépôt légal 4me trimestre 1981" dans édition "Série Noire. 1982 est la date de sortie du film qu'en a extrait Robin Davis: "Le choc" avec Alain Delon et Catherine Deneuve.
La 4me de couverture affirme que le héros "Martin Terrier était pauvre, esseulé, bête et méchant...". Il n'apprécie pas particulièrement le jazz... préfère écouter "La Callas" ...la musique de Purcell ou celle de Verdi.

http://antiquiteslestempsanciens.com/imageebay/livre484bis.jpg

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Message  sisyphe Ven 19 Nov - 15:59

Dans "LeMonde"

18 novembre 2010 Tardi donne un visage au tireur couché de Manchette

C’est avant tout l’expression d’une amitié et d’une estime artistique qui se poursuit même quinze années après la disparition de l’un des deux artistes : Jacques Tardi adapte le roman noir de Jean-Patrick Manchette La Position du tireur couché, présentement disponible en librairies grâce aux bons soins de Futuropolis et de Gallimard. Les deux hommes avaient collaboré ensemble il y a trente ans et sorti un premier titre appelé Griffu (et développé un autre jamais publié, Fatale, devenu un roman) qui revient lui aussi dans les bacs chez Casterman. Tardi avait déjà mis en image un “classique” de Manchette, le petit bleu de la côte Ouest (en 2005 aux Humanoïdes Associés) et le présent album est donc une nouvelle visite dans la bibliographie de son ami. Ce n’est d’ailleurs pas le premier compagnonnage entre Tardi et les adaptations (rappelons nous ses illustrations fameuses pour le Voyage au bout de la nuit, Casse-pipe ou Mort à crédit), et encore moins avec les romans noirs : on lui doit aussi les adaptations de Léo Mallet (Nestor Burma), sans parler de son goût pour les écrivains stylés, ainsi de Daniel Pennac avec lequel il fera deux ouvrages (l’humoristique Le sens de la Houppelande et la Débauche, récit original qui rappelle la série des Malaussène).

La position du tireur couché est originellement, donc, un roman de Manchette. Comme indiqué dans l’avant-propos de l’album, c’est un texte radical, sec, béhavioriste, c’est-à-dire qui s’attache exclusivement à décrire les comportements des personnages sans chercher à leur conférer des caractères susceptibles de provoquer l’empathie ou l’identification. La représentation physique du tueur à gages dont Tardi nous révèle le parcours chaotique évite la caractérisation trop marquée, il a une tête de monsieur Tout le monde, pas vraiment les traits de George Clooney dans le récent the American, ni de Tom Cruise dans Collatéral. Martin Terrier qu’il s’appelle, ou Christian, ou… est un ancien barbouze reconverti en tueur, qui a un “plan” (oui, chanson connue) : après dix ans d’activités où il a patiemment mis de coté ses gages, il décide de se ranger et d’aller chercher son amour d’enfance, Alice, fille de bourgeois de Province qui, malgré une ancienne promesse, ne l’a pas attendu. Seulement, ses employeurs ne l’entendent pas de cette oreille, on ne quitte pas le milieu comme ça, trop de secrets qu’il faut contrôler, trop de compromissions. Partir, ça ne plait pas et on le fait savoir à Martin qui va alors décider de régler cela comme il a toujours opéré : dans le sang-froid et l’échange aimable de coups de feu comme autant de points de vue.

L’un des aspects les plus intéressants de l’histoire de Martin, c’est l’attachement qu’il a pour les terres de son adolescence, où en entreprenant la jeune Alice il essayait de devenir un homme. C’était avant que tout aille à vau-l’eau, les bordels et les missions africaines. En s’enrôlant il laissait derrière lui un serveur qui l’a élevé comme son fils alors que son propre père finissait misérablement une vie avinée et pathétique, abandonné de sa femme et méprisé de son fils. Cela ne nous rend pas Martin plus sympathique, cela n’excuse pas son parcours d’assassin aux ordres grassement payé, cela donne juste un contexte cohérent. Les dialogues repris de Manchette sont tranchants, sans concession, et c’est un régal de voir la petitesse des médiocres mis e mots à l’heure du jugement, ou à l’inverse de découvrir des personnages beaucoup plus solides (ou désinvoltes, on se demande parfois) qu’ils paraissent de prime abord. Comme on le connait, Tardi cadre les personnages à demie ou aux trois quarts, en champ/contre-champ, et son noir et blanc est toujours aussi beau quand il s’attarde sur la silhouette d’un immeuble ou la courbure du toit d’une voiture. Souvent en le lisant je me demande s’il ne choisit pas ses histoires comme prétexte à dessiner de somptueux décors, façades fatiguées, trottoirs jonchés de papiers, pavés, mobilier urbain daté et figé comme ces ombres qui se trainent d’un auvent à un autre sous le ciel blanc qui pèse tellement qu’il donne l’impression d’être gris.



Pour conclure, je voudrais rattacher le personnage de Martin Terrier à un tueur sans scrupule interprété par l’excellent Thierry Frémont (ci-contre) dans Une affaire d’état, film français sorti l’an passé récemment diffusé sur Canal +. Le personnage que joue Frémont pourrait être une version moderne de Terrier, avec lequel il partage un passé de barbouze, mais qui s’est résigné à ne jamais pouvoir se sortir du système et se défonce la tête pour tenir encore et encore, tout en multipliant les sorties de route et les bavures qui causeront sa perte. Frémont est juste parfait pour rendre le personnage abjecte et individualiste. Bien sûr, à ceux qui seraient tentés de citer aussi la série Le tueur chez Casterman, je dis : allez-y, même si personnellement je ne suis jamais parvenu à y entrer complètement - ce qui, si on se place en suivant la même approche que Manchette, est la preuve d’une incontestable réussite. Mais c’est une autre histoire…

Sébastien NAECO


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Message  sisyphe Dim 21 Nov - 11:55

"Position du tireur couché", interrogation:
Si je comprends pourquoi dans la BD noir et blanc de Tardi « Costume bleu » du roman de Manchette devient « Nœud papillon », je ne saisis la raison qui fait qu’Alex devient Nora (Léonora) et Anne, Alice...

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Message  sisyphe Jeu 2 Déc - 20:20

SONNY ROLLINS


LE SISYPHE DU TÉNOR


Dans une interview d’une rare sincérité, le colosse du saxophone dévoile des pieds d’argile. Et une foi inébranlable en des lendemains qui jazzent.

Dans la revue "jazzman". On a des références...



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Message  sisyphe Mer 8 Déc - 21:01


Lu dans le blog de Pierre Assouline "la république des livres".

Autour de minuit Il faut être fou de jazz pour avoir envie d’un tel livre. Les autres, s’abstenir. Mais que l’éditeur se rassure : même avec cette restriction, ça fait du monde. Peut-être pas du beau monde mais du bon monde, des gens qui parlent la même langue et sont prêts à beaucoup partager pendant quelques heures avec des inconnus quelque part à l’étranger dans un endroit sordide uniquement parce qu’ils communient dans cette religion là, ce culte là, cette passion là. Inutile de leur présenter l’auteur de ce livre unique Les musiciens de jazz et leurs trois voeux (traduit de l’américain par Florence Hertz, 240 pages, 35 euros, Buchet-Chastel). Elle s’appelait Kathleen Annie Pannonica de Koenigswarter (1914-1988), elle était née Rothschild côté anglais et ne vivait que pour le jazz. Comme elle disposait de quelque moyen, elle en fit profiter ses amis, manière de subvenir à leurs besoins en se faisant leur discret mécène et leur attentive protectrice. La baronne Pannonica que tous appelaient Nica louait une suite à l’année à l’hôtel Stanhope (NY, NY). Thelonious Monk (sur la photo du haut avec elle et sa Bentley), son plus proche ami, y a vécu, Mingus, Gillespie, Basie, Amstrong, Hampton, Powell, Sun Ra, Ellington, Flannagan, Sonny Clark, Hawkins, Hank Mobley écoutant Charlie Rouse (photo à droite) Miles bien sûr et tant d’autres aussi, Charlie Parker y est mort. Peu de femmes parmi eux (Betty Carter, Carmen Mcrae, Mary Lou Williams); pourtant la grande famille comptait d’inoubliables chanteuses. Chaque soir, Nica les suivait dans la tournée des boîtes de Harlem. Monk lui a consacré son fameux morceau Pannonica. Quand vous repérerez “Nica” dans un thème de jazz (on en compte une vingtaine), sachez que c’est à elle qu’il est dédié. Ses amis n’étaient pas des ingrats. Elle n’arrêtait pas de photographier sa bande au Polaroid. Chaque fois, elle demandait aussitôt au musicien :”Si tu avais trois voeux et qu’ils puissent être immédiatement exaucés, quels seraient-ils ?” Les réponses sont variées, des plus plates aux plus étonnantes. “Du fric. 2. Toutes les gonzesses de la terre 3.Tous les Steinway”(Sonny Clark), “1. Etre excellent. 2. Etre propriétaire d’un club de jazz et passer du très bon jazz. 3. Que l’Amérique reconnaisse que c’est un art véritable” (Charlie Rouse)…

De temps en temps, entre des photos aussi floues que chaleureuses, aussi mal exposées que bouleversantes par l’intimité qu’elles supposent, on trouve des pépites :“un orchestre de 20 musiciens avec rien que des amis”(Babs Gonzales), “une batterie neuve”(Clifford Jarvis),“être rien qu’à moitié aussi bon que Bird” (George Coleman) ,”pouvoir jouer tout ce que je ressens”(Paul Wheaton), “un instrument flexible qui pourrait refléter toutes les émotions de n’importe quel être vivant, même un chat ou un oiseau “ (Sun Ra), “être blanc” (Miles Davis)… Le livre est constitué des photos et des réponses, et comme on doit sa mise en page à un graphiste qui a vraiment le feeling (Frédéric Pajak), le résultat est une vraie création. Quant à Nica, son dernier voeu a été exaucé : que ces cendres soient répandues dans le fleuve Hudson, autour de minuit.

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Message  sisyphe Dim 12 Déc - 17:07

Paul Desmond.

"Il avait de très bon goûts pour la lecture. Il lisait notamment un livre pendant que Joe Morello jouait un solo de Take Five dans les années 60. Il voulait devenir écrivain,mais y a renoncé la fin. Avec son humour pince-sans-rire,il a fait cette citation

"Quand je voulais écrire,je ne pouvais écrire qu'à la plage et j'ai toujours mis du sable dans ma machine à écrire." Il a pourtant écrit un chapitre dans toute sa vie,juste après la dissolution du Dave Brubeck Quartet. Un chapitre comique s'appelant "How many of you are there in the quartet?". Il a été publié dans le magazine Punch.Il a également remarqué,un jour qu'il était dans un bar,que tous les jazzmen qu'il rencontrait voulaient devenir des écrivains.Apparemment,il aurait fait une biographie, mais qui ne serait jamais apparue en littérature." Extrait de Wiki.

A lire le livre de Alain Gerber "Paul Desmond et le côté féminin du monde" que l'on trouve avec le n°31597 en "Livre de Poche".


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Message  sisyphe Mer 15 Déc - 20:54

Alain Gerber "Paul Desmond et le côté féminin du monde
Jazz et Littérature - Page 5 9782253126010-G

« Il faut, pour accrocher mon regard (c’est Paul Desmond qui parle par l’écriture d’Alain Gerber), s’assurer mes hommages, décrocher le beau rôle, évoquer en quelque chose Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s. Ou, sans se payer de faux-semblants, Holly Golightly, telle que Capote l’a imaginée, c’est- à- dire un être de chair et de sang largement imaginaire à ses propres yeux, ou _ compliquons un peu le problème – s’imaginant qu’on peut l’être alors qu’on habite une « maison brune » à New-York, « dans le quartier des East-Soixante-Dix », et non pas entre les pages d’un livre. »(p. 35 )

« Audrey » la composition de Paul, fut créée sur disque en 1954 par le Dave Brubeck Quartet… Selon Brubeck il paraîtrait qu’Audrey H. chantait souvent sa chanson « lorsqu’elle se promenait le soir dans le jardin".


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Message  sisyphe Sam 1 Jan - 17:37

Page 201. .« Lorsque je raconte une histoire, transposer mes souvenirs est la plus grande audace dont je sois capable. Ma façon de relater « la création » de Take Five, notamment, laisse peut de place à l’imagination. Il faut dire que mon numéro est bien rôdé. Je connais mon texte sur le bout du doigt. C’est celui que j’ai récité au rédacteur en chef de Jazz Magazine : ‘L’idée m’est venue à Réno, devant une machine à sous. Le rythme de la machine m’a suggéré le rythme du morceau. En fait, j’ai surtout voulu que cette machine me restitue d’une manière ou d’une autre tout l’argent perdu avec. Aujourd’hui c’est fait. En 1967, je n’avais pas encore compris que cet argent ne servirait à rien, sinon peut-être à me payer assez de sosies d’Audrey Hepburn, assez de cartouches de Pall Mall et assez de bouteilles de Dewar’s pour oublier une heure ou deux, passé minuit, que j’avais été victime d’un marché de dupes. »Page 305. Paul Desmond, en 1967 : « J’ai peur de vieillir sans avoir le temps de dépenser tout l’argent que j’ai amassé ces dernières années"

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Message  sisyphe Lun 3 Jan - 19:47

Jazz et Littérature - Page 5 Page15_2 "l'hiver, c'est assez désert la plaine sur mer juste quelques retraités établis à l'année. Pas très fun. Mais en contrepatrie, gros, très gros, contrepoint, il y a
l'océan, mouve et groove garantis 24h/24
/blackbirds associated/la Cie des merles aussi
autre avantage on peut écouter à fond sans déranger personne my favorite things et les plus free des plages de Coltrane à la fin..."

Dans ce livre il est question de John Coltrane, Ornette Coleman bien évidemment mais aussi d'Archie Shepp et son " Four for Trane", de Léopardi ... de merles... de Norvège ... de Wittgenstein ... du concert de John Coltrane à Stockholm le 23 octobre 1961 et de son ultime enregistrement du 23 avrl 67... de cerfs-volants...

A déguster sans à priori.

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Message  sisyphe Mar 4 Jan - 20:25

Paroles. Jacques Prévert. Les feuilles mortes. Autumn leaves. Un standard du jazz.

Lu dans Wiki:

La chanson a pour origine un thème instrumental de la partition que Kosma avait composée pour le ballet de Roland Petit Le Rendez-vous (1945). Sur ce thème Prévert, auteur de l'argument du ballet, a écrit à l'intention de Marcel Carné, qui était désireux d'adapter au cinéma le sujet du ballet, un texte qu'il disait être « simple comme bonjour »[1]. La chanson devait initialement figurer au générique du film de Carné, intitulé Les Portes de la nuit. Dans le film, seules des bribes en sont fredonnées par Diego (Yves Montand) puis Malou (Nathalie Nattier)[2]. Sorti en décembre 1946, le film a été un échec commercial, mais la chanson allait devenir au bout de quelques années un succès international. Montand a prétendu avoir été le premier à l'interpréter en public. « Il a manqué d'élégance », faisait remarquer Cora Vaucaire en 1995, cédant à la curiosité d'Alain Poulanges (entretien sur France Inter) ; en effet c'est elle qui, la première, a enregistré ce titre ; à peu près au même moment, Marianne Oswald en a donné une version partiellement en allemand. Jacques Douai a été le premier interprète masculin (1947).
Cora Vaucaire, habituée à défendre Prévert sur scène, a longuement bataillé pour imposer cette chanson sans couplet / refrain et à laquelle « manque un pied », remarquaient certains à l'époque…, bref une chanson bien trop subtile pour « un public de cons », a-t-on expliqué un soir à Cora Vaucaire, qui la chantait à l’Échelle de Jacob.
En 1949, Johnny Mercer traduit les paroles. La chanson, alors Autumn Leaves en anglais, connaît un succès remarquable et devient un standard du jazz. Frankie Veloz l'a repris en salsa et il existe une version disco interprétée par Grace Jones. On dénombre à ce jour plus de 600 interprétations différentes… mais pas Marlene Dietrich, qui avait refusé de jouer dans Les Portes de la nuit après sa rupture avec Jean Gabin… Une anecdote prétend que Jacques Prévert, rancunier, s'y opposa.
Notons enfin qu'Yves Montand qui rencontrait pourtant un grand succès dans le monde anglo-saxon s'est toujours refusé à chanter Les Feuilles mortes en anglais. Juliette Gréco contribua à populariser cette image de la France et de Paris lors de ses tournées à l'étranger dès 1951. Quant à Cora Vaucaire, elle livrait encore une stupéfiante interprétation piano — violoncelle, au Théâtre des Bouffes du Nord de Paris… en 1999 !
Serge Gainsbourg rend hommage aux Feuilles mortes avec La Chanson de Prévert.

Cette notice de Wikipédia est très largement emruntée aux notes des oeuvres complètes de Jacques Prévert dans la collection de la Pléiade, tome 2 page 1327.


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Message  sisyphe Mar 4 Jan - 20:38

Oh! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.


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Message  sisyphe Dim 23 Jan - 11:59


Cour Nord, Antoine Choplinéd. du Rouergue

Présentation de l'éditeur
Autour d’un double portrait d’un père et de son fils, de ses variations et de ses dissonances, Antoine Choplin compose une mélodie sensible. Au moyen d’une écriture délestée du superflu, il frappe juste et bien. Plus qu’un roman social sur la fin d’un certain monde ouvrier, Cour Nord est un roman plein d’émotion retenue pour le désarroi et les mystères de ses personnages. L’usine du Nord où travaillent Léo et son père va fermer. En grève depuis dix-sept jours, les ouvriers attendent une ultime négociation avec la direction. Père et fils vivent ensemble dans une petite maison, mais partagent-ils autre chose ? Car si le père est un de ces vieux ouvriers attaché à son usine, syndicaliste militant, Léo, trompettiste, passe ses soirées à répéter avec des copains. Ils ont monté un quartet de jazz et préparent leur premier vrai concert, à Lille. Le père incarne les derniers combats, les dernières défaites d’une classe ouvrière, fière d’elle même, attachée viscéralement à ses usines, quand le fils ne participe même pas aux votes des grévistes. Après l’échec des négociations, le père s’engage en désespoir de cause dans une grève de la faim solitaire et s’installe sur un matelas dans la Cour Nord, tandis que Léo prend la tangente. Il ne tient même pas sa promesse de passer voir son père chaque jour, et s’échappe de l’usine pour suivre dans le ciel les avions s’envolant vers New York, où son copain Gasp est allé récemment assister aux funérailles du pianiste de jazz Thelonious Monk. Il passe du temps au bistro « Chez Fanny » où il retrouve une ouvrière de l’usine, Nadine, qu’il ne drague même pas ou si peu. Chacun rêve d’un ailleurs, Nadine d’ouvrir une oisellerie à la frontière belge, Ahmed, un copain d’atelier, de revoir la mer, Vincent, un membre du quartet, d’installer des pistes de ski sur le grand terril de Noeux-les-Mines... Structuré musicalement en quatre mouvements (exposition du thème, double variation et reprise), Cour Nord explore, avec le minimum d’effets, une communauté humaine confrontée à la fin d’un certain monde et cherchant à s’inventer un avenir. La ’petite musique’ de Choplin tourne autour de ses personnages, de leur désarroi et de leurs contradictions, avec lucidité et respect.





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